Aprolliance s’appuie sur la proximité

C’est en s’appuyant sur des entreprises de proximité à taille humaine que Patrice Deniau a construit le réseau Aprolliance, qui a démarré en 1995. Son objectif ? Ne jamais être à plus de trente minutes de ses clients. « Ce n’est pas une stratégie mais simplement une question de bon sens, une évidence même », souligne-t-il. La proximité permet de gagner du temps, d’améliorer la réactivité, mais aussi de mieux connaître ses clients et ses collaborateurs. « Notre souhait est de travailler avec des sociétés à taille humaine de proximité et avec trois niveaux de hiérarchie maximum », confirme Pierre-Baptiste Deniau, à la tête d’Aprolliance Développement.

La première société a été installée à Laval en Mayenne, baptisée SPID (Services et Propreté Industrielle Deniau). Des demandes venant d’autres secteurs géographiques ont rapidement émané et une deuxième entreprise a été créée à Château-Gontier, appelée SPID Anjou. « C’est aussi une aventure humaine qui a permis de constituer ce réseau », ajoute Patrice Deniau. Le réseau compte aujourd’hui 75 implantations situées principalement dans une grande moitié Ouest de la France, pour un volume d’affaires total de 50 M€. La moitié sont des agences créées avec des managers associés, l’autre est constituée d’entreprises indépendantes partenaires. Elles bénéficient de la mutualisation des achats auprès des fournisseurs en hygiène et propreté, ainsi que des services supports (gestion de flotte de véhicules, communication, informatique, cyberassurances, etc.). Aprolliance Développement, la tête de réseau, peut aider à créer une entreprise et à l’accompagner. « L’objectif est d’avoir tous les avantages des groupes associés à ceux des artisans de proximité », reconnaît Pierre-Baptiste Deniau.

Au total, une centaine de collaborateurs sont associés : certains chefs d’entreprise et d’autres salariés comme les directeurs d’agence. Quand un salarié ayant de l’ancienneté et un parcours exemplaire au sein de l’entreprise – d’un poste d’alternant à responsable d’exploitation par exemple - est très motivé, il paraît évident aux dirigeants du réseau de lui proposer de s’associer pour mettre en place des projets plus durables. En parallèle des organes de gouvernance d’une entreprise classique, un comité de pilotage constitué des partenaires franchisés se réunit régulièrement.

Fort d’une expérience de trente ans, le réseau Aprolliance réalise l’ensemble des prestations de propreté pour l’ensemble des secteurs clients (industrie, tertiaire, copropriétés, etc.), hormis celui du nucléaire. « On ne sait pas tout faire mais ce que l’on ne sait pas faire, on pourrait l’apprendre », indique Patrice Deniau. Hygiène de l’air, hygiène du froid, cryogénie et ultrapropreté sont aussi des services proposés.

La mutualisation des métiers est très importante au sein des entreprises Aprolliance. « Nous sommes capables d’accompagner une entreprise qui souhaiterait se lancer sur un nouveau segment par exemple pour répondre à un nouveau marché », précise Pierre-Baptiste Deniau.

Le réseau n’a pas de velléités, pour le moment, de se diversifier mais ne ferme pas la porte pour autant. « Nous sommes toujours en veille, notamment pour les solutions innovantes, comme les drones, explique Pierre-Baptiste Deniau. Et, selon les rencontres que nous faisons, nous pouvons envisager de saisir une nouvelle opportunité de diversification. » Les services supports et la mutualisation font partie des forces du réseau pour être plus compétitifs, pouvoir renforcer l’encadrement intermédiaire et prendre soin de ses salariés et de ses clients. Le développement est donc une suite logique, notamment avec des implantations dans l’Est de la France. « Un de nos collaborateurs associés a ouvert une implantation à Épinal », ajoute Pierre-Baptiste Deniau.

Depuis la création, Patrice Deniau pilote l’entreprise avec des indicateurs extra-financiers liés à la RSE et en particulier à l’humain. « C’est une préoccupation permanente dans nos métiers de faire en sorte que nos collaborateurs se sentent bien, souligne Pierre-Baptiste Deniau. La première réponse est la proximité managériale qui permet à nos chefs d’entreprise de bien connaître leurs équipes et leurs problématiques. » Le taux d’encadrement est plus élevé que la moyenne du secteur de la propreté et, par conséquent, le turnover est plus faible. Aprolliance est doté de son propre organisme de formation : La Fabrique des métiers, qui emploie une trentaine de personnes dont une équipe de vidéastes. Chaque collaborateur suit un parcours d’e-learning et bénéficie de formations techniques. L’animation, au travers de réunions et de conventions, est aussi très importante pour échanger et avoir des remontées du terrain.

Dès 1996, Patrice Deniau, qui estime indispensable de se fédérer pour défendre les intérêts de la profession, devient président du SENRO (ex-FEP Ouest), rôle qu’il occupera durant onze ans. « Adhérer à la FEP est une chance car cela permet de se former et de rencontrer beaucoup de gens intéressants, explique-t-il. Je me suis beaucoup inspiré des grands groupes. »

« C’était pour moi une évidence de faire appel à notre savoir-faire dans la propreté industrielle au bénéfice des particuliers, poursuit-il. Il faut y ajouter des compétences en matière de savoir-être pour se positionner sur ce créneau. Il existe plus de points communs que de différences entre les deux activités. » Le réseau Maison & Services, qui regroupe les prestations destinées aux particuliers, a été développé sur les mêmes bases que celui dédié aux professionnels. Au total, les différentes marques du réseau, y compris Maison & Services et Aprolliance, réunissent quelque 10 000 collaborateurs. « Certains salariés peuvent intervenir pour les services à la personne et pour la propreté industrielle, affirme Patrice Deniau. Et même si nous sommes très favorables au travail en continu/ en journée, l’essentiel des marchés de propreté est en horaires décalés. Dans l’entretien du domicile, c’est tout l’inverse. Il devient donc très facile pour les agents, à partir du moment où ils sont formés au savoir-être, de pouvoir compléter leur planning. » L’entreprise propose ainsi des temps pleins à une partie de ses effectifs.