Vers un rachat d'Orapi par Paredes
Le 21 juin, Guy Chifflot, président du conseil de surveillance d’Orapi, a accepté une offre de rachat ferme et financée proposée par le groupe Paredes. Lequel reprendrait les 46,3 % de parts de capital détenues par le fondateur. Le capital restant appartenant au fonds d'investissement luxembourgeois Kartesia, une OPA sera réalisée à l'automne une fois les conditions suspensives levées. En effet, les autorités de la concurrence doivent donner leur validation dès cet été. « La première offre de rachat a été émise le 10 mars. Puis un audit a été effectué en avril et mai avant de pouvoir constituer l'offre définitive, explique François Thuilleur, PDG de Paredes. Normalement, les autorités de la concurrence devraient approuver l'opération. Nous sommes optimistes. Reste à savoir la part que nous aurons acquise après l'OPA prévue en septembre/octobre. Nous visons de passer le cap des 50 % du capital en espérant même en acquérir la totalité. »
Des facteurs communs de performance
Les deux entreprises industrielles, également spécialistes de la distribution hygiène et propreté, mettent en avant une forte complémentarité au niveau de la production, du positionnement commercial et de la proximité géographique. Avec ce rapprochement, 50 % du chiffre d’affaires du groupe sera produit dans les deux usines de Genas (Rhône) et de St Vulbas (Ain) : 15 M€ de fabrication de produits chimiques seront transférés de Paredes à Orapi, 15 M€ de production de ouate seront apportés par Orapi à Paredes Fab. Avec 1 600 salariés, le nouveau groupe, qui prendra le nom de Paredes-Orapi, représentera un volume d’affaires de 450 M€. « Nos secteurs clients de prédilection sont très complémentaires, précise François Thuilleur. Notre proximité géographique fait aussi partie des facteurs communs de performance, tout comme le partage des valeurs. »
Dans cette opération, Paredes a pris trois engagements auprès des parties prenantes et notamment des autorités publiques. Il maintiendra l’emploi durant les trois années à venir. Dans le principe de souveraineté nationale, le groupe assurera d’abord l’approvisionnement du marché français (gel hydroalcoolique, désinfectants, savons…) en cas de pandémie. Il s’est aussi engagé fiscalement à rester sur le territoire français, y compris pour les dirigeants et associés.
Intégration complète d’Orapi
La validation de l’acquisition devrait intervenir fin 2023. « Nous entamerons ensuite une phase de diagnostic minutieuse pour préparer l’intégration au niveau social, de l’informatique et de l’offre produits, indique François Thuilleur. Pendant un an, voire deux, les deux organisations fonctionneront en parallèle. Ainsi, il n’y aura aucun changement brutal pour nos clients. » Les équipes dirigeantes d’Orapi seront intégrées pour structurer le nouveau projet. À moyen terme, les équipes de terrain - constituées de 165 vendeurs côté Paredes et de 130 pour Orapi - fusionneront tout en préservant la logique de business unit. Avec 1 200 références, la gamme de produits chimiques sera rationalisée et segmentée pour proposer une offre plus claire et plus facile à produire. Il s’agira donc d’une intégration complète de l’entreprise rachetée au sein d’un groupe qui voit son modèle familial préservé.
« Avec nos 450 M€ sur un marché français de l’hygiène estimé à 5 Md€, nous avons un important potentiel de développement, précise le PDG. Nous nous inscrivons donc dans une logique de croissance, en maintenant un objectif de 5 % de développement organique chaque année. Notre volonté est de nous concentrer sur l’Europe. Malgré son intérêt, la filiale en Asie, notamment, pourrait être vendue. »
ILS ONT DIT
François Thuilleur, PDG de Paredes :
« En plus de la complémentarité avec le groupe Orapi, Paredes a besoin de moyens financiers pour répondre aux attentes du marché et financer les différents investissements nécessaires aux transitions numérique et écologique ».
Guy Chifflot, président du conseil de surveillance d’Orapi :
« Je suis persuadé que Paredes est le meilleur choix pour assurer la continuité et l’avenir d’Orapi. En acceptant cette offre, mon principal intérêt est de préserver les salariés qui me font confiance depuis vingt-cinq ans. Et la complémentarité industrielle entre les deux groupes est excellente. »