
Vous avez rencontré il y a quelques semaines la FEP Île-de-France et visité une entreprise de propreté. Qu’en retenez-vous ?
Le secteur de la propreté est un poids lourd dans l’économie française. 80 % des salariés du secteur sont en CDI, ce qui en fait un secteur pérenne. La profession est majoritairement composée de femmes, qui sont formées et peuvent évoluer tout au long de leur carrière. Les opportunités d’emplois sont nombreuses et les profils recrutés sont divers, du niveau CAP au Master. L’entreprise Anthes à Arpajon, que j’ai visitée, en est une belle illustration. Elle propose des solutions adaptées et personnalisées de maintien de la propreté pour les professionnels, entreprises et collectivités territoriales, dont l’espace doit rester sain et productif.
La crise sanitaire nous rappelle l’importance de ce secteur discret, avec du personnel polyvalent et courageux qui travaille, en décalé, avant ou après les horaires de bureau, pour assurer des conditions de travail optimales à des millions de Français. Des femmes et des hommes de l’ombre qui améliorent notre quotidien. Le secteur de la propreté est en 2nde ligne, et j’encourage l’ensemble du personnel à avoir recours à la vaccination qui sera ouverte à tous d’ici cet été. De plus, j’ai pris note des difficultés relatives à la législation facilitant les procédures, le financement, et les délais liés aux visites médicales quinquennales obligatoires.
Quelle est la situation dans votre département ?
L’Essonne est toujours fortement impacté par la crise sanitaire. Il nous faut donc rester vigilants, continuer à respecter les gestes barrières et les recommandations gouvernementales en termes de confinement, même si celui-ci peut paraître lourd et pesant. Les efforts consentis par tous jusqu’ici ne doivent pas être vains. C’est un peu le principe de la course de fond. Notre tissu économique souffre, puisqu’il est majoritairement constitué de TPE et de PME, ainsi que de commerces de proximité et d’agriculteurs, qui font toute la richesse du territoire et sa singularité.
L’État propose des solutions d’urgence et continue de soutenir massivement nos entreprises, via le Plan de Relance, les dispositifs de chômage partiel et d’aides directes. Néanmoins, de profondes adaptations du marché de l’emploi sont attendues, ainsi que des restructurations de secteurs entiers de l’économie. Des efforts seront encore à prévoir via la pratique d’une solide politique financière, de prévention et de réindustrialisation dans les secteurs clés comme la santé. Toutes ces mesures ont un seul objectif : gagner du temps jusqu’à ce que l’on puisse arrêter la propagation de la Covid-19, grâce aux vaccins, afin que la vie publique puisse reprendre. Je souhaite leur dire qu’elles ne sont pas oubliées. « Ensemble » est un mot important dans la pandémie, même si celle-ci contribue largement à l’isolement. Mais ce n’est qu’ensemble que nous pourrons vaincre le virus et ses effets. Et vous, chefs d’entreprise de propreté, êtes une pièce maîtresse de ce combat.
Le contexte de crise sanitaire nous rappelle l’importance de ce secteur discret, avec du personnel polyvalent et courageux.
Le 17 juin, se tiendra la Conférence de Progrès de la propreté faisant écho à l’ambitieux agenda social de branche 2021 pour revaloriser ses métiers de la « continuité économique et sociale » en lien avec la mission ministérielle Moreau-Follenfant & Ehrel. Quel regard portez-vous sur ces initiatives ?
La ministre du Travail et le gouvernement se sont engagés à revaloriser les métiers de « la continuité économique et sociale » qui ont assuré leur rôle essentiel dans la lutte contre la Covid-19. La mission ministérielle a déjà permis une définition de ces métiers, dont le secteur de la propreté fait bien sûr partie, et a formulé ses recommandations.
Le Premier ministre a annoncé une prime non obligatoire et exonérée de taxes pouvant aller jusqu'à 1 000 € pour tous les salariés des secteurs exposés, lors de la troisième conférence sociale, voire 2 000 € pour certaines entreprises dont les efforts de valorisation sont notables. L’effort budgétaire national pourrait atteindre les 2,4 milliards d’euros. La prime à l’embauche et les aides à l’apprentissage ont également été maintenues et prolongées.
Lors de votre Conférence de Progrès, les salaires feront partie des paramètres, mais pas uniquement. La revalorisation de ces métiers sera aussi appréhendée via les conditions d'emploi (CDI, CDD, temps partiel subi…), de travail (taux d'accidents, intensité, horaires décalés, flexibilité…), de perspective de carrière, d’accès à la formation, ou encore de dialogue social. Les fédérations patronales, les syndicats, et l’ensemble des parties prenantes devront prendre leurs responsabilités et jouer le jeu.
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