
Stéphane Dupont, Onet Propreté : « Être un acteur majeur des transformations du métier »
Quel est le bilan de l’année écoulée pour Onet Propreté ?
Depuis deux ans, nous observons que la propreté est un marché de plus en plus stratégique pour les donneurs d’ordres. D’une simple commodité, la propreté est devenue un élément de performance pour les entreprises. Un élément fondamental. En effet, dès les premières heures de la crise du Covid-19, nous avons montré notre capacité à accompagner nos clients face aux enjeux sanitaires. Ainsi en 2021, les demandes de prestations de désinfection se sont maintenues à un niveau élevé pour la majorité des secteurs. Le premier semestre de 2021 a, certes, été marqué par une activité plus faible dans l’hôtellerie ou l’événementiel, notamment. Mais, elle a bien repris au second semestre et nous avons contribué à ce que de nombreux lieux puissent rouvrir dans le respect des normes. Avec l’arrivée du variant Omicron, nous sommes toujours beaucoup sollicités dans le cadre de la lutte contre le Covid 19. Nous avons établi des relations de confiance avec nos clients qui orientent nos marchés vers des prestations plus complexes et qui requièrent beaucoup d’expertises.
Pour les métiers de la propreté, quelles sont les conséquences de la crise sanitaire ?
Non seulement la pandémie a mis en lumière le caractère essentiel de nos métiers, mais le regard sur nos collaborateurs, en première ligne pour permettre à nos clients de continuer à travailler, a aussi changé. À tous les échelons, nous sommes désormais davantage considérés comme des partenaires que comme des prestataires. Cette crise a également démontré nos capacités d’adaptation. Chez Onet, pour répondre à une forte demande, nous avons créé une offre spécifique proposant trois niveaux de prestations : simplifié, classique et premium, qui simplifient l’élaboration des cahiers des charges. Le dernier constat, c’est que nos interlocuteurs ont changé de nature. Nous nous adressons de plus en plus aux directeurs de l’environnement de travail, car le bien-être des occupants des locaux a pris une importance prépondérante. L’enquête réalisée à notre demande par Ipsos en juillet 2021 montre à quel point l’hygiène participe de ce bien-être (lire aussi l'encadré ci-contre, ndlr).
Quelles sont les ambitions d’Onet Propreté pour les années 2022-2023 ?
En tant qu’entreprise de référence, Onet doit être moteur des transformations de nos métiers. Ce qui suppose de continuer à innover, notamment sur le plan des offres et sur le plan technologique. Nos prestations doivent être adaptées à l’usage précis de nos clients. Nous devons être capables d’intervenir où ils veulent, quand ils veulent et comme ils veulent.
Nous avons bien sûr l’ambition de conserver nos places fortes de marché mais aussi d’en conquérir de nouvelles. Nous tablons cette année sur une croissance moyenne de 7 %. Il s’agit d’un objectif élevé, sachant que l'indisponibilité de certains produits ou de matériels, tout comme la réévaluation du coût du travail, nous confronte à une hausse des prix sans précédent. Nous sollicitons donc nos clients pour qu’ils nous suivent. La négociation est plutôt ouverte, car la relation commerciale a évolué avec la prise de conscience collective. La propreté ne doit plus être une ligne d'ajustement budgétaire.
Comment appréhendez-vous les évolutions technologiques des métiers de la propreté ?
Elles sont nombreuses et il est avant tout essentiel de former et d'accompagner nos collaborateurs pour suivre ces évolutions. De nombreuses avancées ont été réalisées, d'ores et déjà. Avec une chaîne d'hypermarchés, nous avons par exemple mis en place de la robotique dans les magasins, pendant les heures d'ouverture. La solution Clean Connect, outil de propreté à l'usage, est aussi en cours de déploiement. Elle repose sur l’utilisation d’objets connectés qui permettent de connaître en temps réel les besoins des utilisateurs et d’offrir une prestation plus efficace et adaptée à leurs nouveaux modes de travail.
« Nous voulons en être un acteur majeur, innovant et responsable. »
Toutes ces innovations technologiques ont été pensées pour l'utilisateur. Nous développons les « diagnostics occupants », pour que nos équipes puissent étudier différentes pistes et mieux répondre à leurs besoins. Le recueil de nombreuses données montre que le travail de propreté est mesurable et analysable, ce qui contribue à renforcer le lien de confiance avec le client.
Quelle organisation avez-vous choisie pour développer les innovations ?
J'ai créé une direction générale dédiée à l'expertise métiers. Nous concentrons ainsi nos forces pour parfaire nos savoir-faire sur certains segments de marché où nous sommes déjà très bien positionnés : transports, GMS, retail, santé et agroalimentaire. Quatre cellules d'expertise métiers font progresser les innovations dans chacun des secteurs. Demain, nous irons sans doute sur d'autres segments de marché comme l'industrie ou l'hôtellerie. Une cellule de veille technologique transversale a également été mise en place.
Quels sont vos grands projets à court terme ?
Nous souhaitons aller au bout de cette réflexion qui place l'expertise métiers au centre de nos prestations, de la qualité et de la satisfaction clients. Nous voulons également être un acteur majeur de la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises. Notre enjeu réside dans l’accompagnement de nos équipes et de nos clients pour concrétiser nos engagements et renforcer notre impact.
Quels sont vos principaux axes RSE pour 2022 ?
Dans le domaine social, nous continuons de favoriser l'employabilité, la formation et l'alphabétisation de nos collaborateurs. Nous avons créé une formation commerciale au sein de l'Université Onet, en collaboration avec Kedge Business School. Nous continuons de dispenser les parcours digitalisés Onet Learn, adaptés à tous les profils (près de 10 000 ont été effectués en 2020). Nous avons également pour ambition de renforcer notre politique d’inclusion pour les années à venir.
« Le prisme de l'utilisateur final est très important pour faire évoluer nos prestations. »
Sur la partie environnementale, la solution Biogistic, qui permet notamment de réutiliser les contenants plastiques et de réduire la production de déchets, continue de se démocratiser. Onet accélérera aussi le recours aux produits biotechnologiques et écolabellisés, qui représentent déjà 84 % de nos consommations.
Enfin et surtout, nous devons développer plus d’indicateurs pour piloter nos actions, mieux mesurer leur impact et ainsi rendre plus concrète et transparente notre politique RSE.
Enquête Ipsos/Onet : Quelle perception de la propreté post-covid ?
La propreté est fondamentale pour 9 Français sur 10, quitte à renoncer à une activité par manque d'hygiène, selon une étude réalisée par Ipsos en juillet 2021 auprès d'un échantillon de plus de 1 000 personnes âgées de 18 à 65 ans. C'est la 2e édition de l’étude sur « la propreté dans le quotidien des Français et sur leur lieu de travail » commanditée par le groupe Onet, la première ayant été menée en 2018. L'objectif de cette étude est de mieux comprendre la perception et les attentes des usagers finaux pour proposer des solutions concrètes.

Les enseignements par rapport aux conséquences de la crise sanitaire sont nombreux. 8 personnes interrogées sur 10 prêtent davantage attention au niveau de propreté et d'hygiène des lieux très fréquentés. C'est important voire très important dans tous les lieux du quotidien, y compris sur le lieu de travail (pour 88 % du panel). La notion de désinfection a émergé dans cette nouvelle édition alors qu'elle était inexistante dans la précédente : 1 salarié sur 2 est particulièrement attentif aux produits utilisés pour désinfecter. Il existe aussi une sensibilité accrue par rapport aux points de contact.
95 % des salariés se disent plus motivés quand ils rentrent dans un espace de travail propre. 92 % disent avoir de meilleures performances (contre 85 % en 2018). La non-propreté impacte le niveau de stress. Pour 90 % des Français, les agents jouent un rôle essentiel pour garantir la santé et la sécurité. 62 % souhaitent d'ailleurs mieux connaître leurs missions. Les attentes exprimées sont multiples : des poubelles dans chaque pièce, un nettoyage approfondi plusieurs fois par an, des matériels efficaces et des produits écologiques, des solutions améliorées pour les sanitaires, un nettoyage en fonction de l'usage des locaux.
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