Basée sur des vibrations ou des oscillations effectuées directement sur le sol, l'action mécanique d'une machine orbitale est très efficace, permettant un résultat de nettoyage élevé. Elle nécessite aussi peu d'eau et de chimie. Néanmoins cette technologie de niche reste utilisée seulement pour des problématiques bien spécifiques.

Pourtant réputée efficace et économique, la technologie orbitale n'a pas rencontré le succès escompté en Europe ni dans l'Hexagone. Rares sont les fabricants qui proposent dans leur gamme une autolaveuse dotée de ce système que l'on retrouve néanmoins davantage sur les monobrosses.

Les machines orbitales disposent le plus souvent d'un plateau rectangulaire ou d'un disque rond qui permet de récurer, d'aller dans les angles ou de détourer. « Cette technologie existe depuis vingt-cinq ans aux États-Unis et elle fonctionne très bien, explique Franck Laclie, directeur de Floorpul en France (distribué par Rema Groupe). Elle a été développée au départ pour les sols thermoplastiques, très présents outre-Atlantique. En Europe, la méthode orbitale n'a pas vraiment de succès car nous avons une majorité de sols durs (pierre ou grès cérame) pour lesquels les brosses traditionnelles conviennent bien. » Pour le professionnel, il s'agit pourtant d'une méthode efficace. La vitesse élevée permet d'effectuer précisément le détourage mécanique des poteaux et des angles.

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Performance et respect de l'environnement

« L'avantage de cette technologie est d'offrir un résultat très performant. La capacité de nettoyage est élevée, affirme Éric Hanot, directeur général de Labor Hako. Des machines orbitales seront lancées en 2022. Deux fois plus autonomes, elles sont très intéressantes en termes de performance environnementale. » Elles permettent de réduire la consommation en eau et en chimie, l'effet mécanique remplaçant l'effet chimique. Elles sont équipées d'un seul moteur au lieu de deux, diminuant la partie mécanique et ainsi la consommation électrique.

« Le nettoyage orbital combine un mouvement orbital et rotatif, explique Thibault Malapert, chef de produits autolaveuses et balayeuses chez Kärcher France. L’axe du moteur est légèrement décentré par rapport à celui de la brosse. Celle-ci tourne librement sur son axe à vitesse réduite (environ 60 tr/min sur la BDS 43/Orbital C). »

Ce système permet d’attaquer la saleté dans toutes les directions, augmentant considérablement les performances de nettoyage. Il affiche une meilleure efficacité de brossage pour un meilleur résultat qui peut réduire le temps de nettoyage jusqu'à 50 %. « Cela est dû au fait que le sol est frotté dans plusieurs directions différentes et non dans une seule direction comme avec une rotation normale », affirme Thibault Malapert. Il permet d'économiser de l'eau et des produits détergents tout en offrant un résultat de nettoyage exceptionnel. Il est même possible de nettoyer les sols sans produits chimiques. Résultat : une importante réduction en termes de coûts. C'est une solution respectueuse de l'environnement et le risque pour la sécurité est moindre car des produits chimiques agressifs ne sont pas nécessaires pour décaper les sols.

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Hako
Eric Hanot, Labor Hako -Les machines orbitales sont très intéressantes en termes de performance environnementale.

La vitesse élevée permet d'effectuer avec efficacité le détourage mécanique des poteaux et des angles.

Une demande pour les monobrosses

De nombreuses entreprises de propreté remplacent les monobrosses classiques par des machines orbitales en raison de trois principaux avantages : performance de lavage, facilité d'utilisation/sécurité/confort, polyvalence. « Certaines entreprises de propreté ont fait le choix de privilégier l’achat de monobrosses orbitales », indique Thibault Malapert. Car, même si le prix est plus élevé que celui d’une monobrosse classique, il peut être amorti très rapidement grâce à aux avantages de la machine. « Les monobrosses orbitales sont extrêmement faciles et confortables à utiliser. Elles restent stables sur le sol, sans aucune vibration ni mouvement de balancier. Leur productivité est élevée », poursuit-il. Cette facilité d’utilisation permet de proposer une session de prise en main simple et courte, et de réduire le risque d'erreur de manipulation et les risques d'accident. Grâce à l'amélioration de l'efficacité, de multiples applications sont possibles telles que le nettoyage en profondeur, le décapage des sols, l'entretien des moquettes, le polissage, la cristallisation.

Taski ne dispose pas d'autolaveuse orbitale. S'il enregistre peu de demandes sur ce type de matériel, il constate plus d'intérêt pour les monobrosses orbitales utilisées notamment pour les parquets.

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Taski
L'autolaveuse existe en deux versions XP-R avec des brosses rotatives de 38 cm et XP-M avec deux pads trapézoïdaux de 45 cm, pour une largeur de travail de 75 cm.

Brosses, pads et têtes interchangeables

« C'est un marché de niche. Il est possible qu'un modèle soit créé à l'avenir car la technologie orbitale a une très bonne action mécanique, indique Francis Rodrigues, expert application et machines chez Taski (Diversey). Nous proposons néanmoins une autolaveuse dotée de la technologie de micro-oscillation. » Il s'agit de la Taski Swingo XP-M équipée de brosses trapézoïdales à microrotation, pour une autonomie prolongée. L’unité de lavage avec le système de micro-oscillation peut faire économiser jusqu’à 50 % de solution de nettoyage comparé aux systèmes avec une brosse rotative ou cylindrique traditionnelle. « Le principe consiste en une oscillation sur le sol, ce qui contraint à un entretien plus fréquent. Il existe notamment des risques de désynchronisation », poursuit-il. L'autolaveuse existe en deux versions XP-R avec des brosses rotatives de 38 cm et XP-M avec deux pads trapézoïdaux de 45 cm, pour une largeur de travail de 75 cm. « Cette technologie bénéficie non seulement d'une meilleure action mécanique (bonne répartition du poids sur les deux plateaux) mais aussi d'une meilleure abrasivité sur les sols durs, ce qui peut répondre à certaines problématiques spécifiques, comme le récurage et le décapage », ajoute Francis Rodrigues.

« Le marché des autolaveuses avec système orbital est très marginal, prévient Thibault Malapert. L'investissement est plus élevé pour ce type de machine. » Dans la gamme Kärcher, il existe une tête de lavage orbitale (disque rond) adaptable à l'autolaveuse B40, également disponible avec brosses-rouleaux. Celle-ci permet de décaper et laver les sols structurés. « Plus onéreuse, la tête orbitale - qui reste un produit de niche - a un meilleur pouvoir de nettoyage qu'une tête avec brosse traditionnelle. Les deux sont interchangeables », souligne Thibault Malapert. Le moteur entraîne un axe décentré permettant une rotation libre : le disque est déporté de gauche à droite : 30 tr/min correspondent à 1 725 oscillations. « Cet effet mécanique très élevé sur le sol offre une action de nettoyage adaptée en particulier au décapage et au lavage des sols structurés », ajoute l'expert.

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Floorpul
Proposée par Floorpul, l'autolaveuse Jade 50 Orbital atteint 1 600 vibrations par minute.

Pour les petites autolaveuses aussi

De son côté, Floorpul dispose de deux autolaveuses orbitales de 50 et 70 cm de largeur de travail : Jade 50 Orbital et Opale 70 Orbital. L'effet mécanique est performant avec 1 600 vibrations par minute. « C'est très adapté au thermoplastique car la méthode ne nécessite que très peu d'eau. Un goutte-à-goutte alimente le pad pour simplement le mouiller, ajoute Franck Laclie. Le système orbital peut aussi être utilisé avec le générateur d'ozone. » Le seul inconvénient est un niveau sonore plus élevé que les machines classiques.

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Taski
Francis Rodrigues, Taski -Cette technologie bénéficie d'une meilleure action mécanique mais aussi d'une meilleure abrasivité sur les sols durs.

« Nous n'avons pas de modèle avec plateau vibrant pour le moment. Mais nous prévoyons le lancement de plusieurs modèles de ce type », lance Éric Hanot. Une première machine sera concernée avec une sortie en 2022 : la Mop Pro. « Ultra-plate grâce à un plateau ultra-mince en acier, elle sera pourvue d'un manche à 90° et d'un plateau orbital très fin. Destinée aux grandes surfaces, elle permettra le nettoyage sous les gondoles et sous les barres en inox dans les rayons réfrigérés, explique-t-il. C'est une problématique importante pour les entreprises de propreté qui entretiennent cet endroit manuellement (lavage à plat). » La Mop Pro orbitale sera dotée d'un plateau orbital et de plusieurs brosses de protection. Elle fonctionnera sur batterie lithium qui bénéficie d'un profil de batterie très plat (autour d'1 cm d'épaisseur). Elle sera aussi adaptée aux quais de gare, sanitaires, galeries marchandes, fast-food, restauration rapide…

Labor Hako proposera aussi les autolaveuses accompagnées B30 et B45 en version orbitale fin 2022. « Il s'agit d'un développement propre à Hako, souligne Éric Hanot. Nous disposerons de différentes formes de plateaux (triangles ou rectangles, l'objectif étant d'aller au plus près des coins. »

« Nous nous attendons une forte demande sur ce type de technologie et surtout pour les petites surfaces car elle est particulièrement efficace pour les surfaces encrassées avec des recoins », conclut-il. Pour certains sols très sales, la solution de mécanisation idéale est la méthode orbitale. »

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