
Comment se porte l’activité économique dans votre département du Bas-Rhin ?
Comme beaucoup de départements, le Bas-Rhin a fortement été touché par la crise sanitaire. La situation économique s’améliore depuis la fin du premier confinement mais reste, en septembre, inférieure à 4 % de son niveau d’avant-crise. Certaines activités, à l’arrêt lors du premier confinement, ont pu se poursuivre lors du deuxième : la construction, l’industrie, les commerces. Toutefois, elles n’ont pas non plus retrouvé leur niveau d’activité d’avant-crise. De nombreuses fermetures ont été annoncées fin 2020 comme celle du Printemps à Strasbourg, celle du fabricant de chariots Les Ateliers réunis Caddie à Drusenheim et la suppression de 216 postes par le confiseur Mars. Il y a une baisse des faillites de 30 % en 2020 grâce aux prêts garantis par l’État, mais qui va forcément connaître un phénomène de rattrapage cette année. L’hébergement-restauration, les services aux particuliers (activités culturelles et sportives et les emplois à domicile) et les transports restent évidemment toujours fortement affectés. Le commerce a subi une baisse de 44 % de son niveau d’activité en raison de la fermeture des magasins non alimentaires.
Les efforts de revalorisation de l’industrie française vont, in fine, bénéficier aux entreprises de services.
L’État a mis en place un certain nombre de mesures d’accompagnement pour les entreprises pendant la crise. Je n’en cite que quelques-unes comme le fonds de solidarité, les prêts garantis par l’État (PGE), les avances remboursables, le fond de renforcement des PME (FRPME), l’aide à l’embauche des jeunes, les accélérateurs BpiFrance, l’aide au paiement des loyers, ainsi que la mise en place du chômage partiel. La sortie de crise nécessite un accompagnement de l’État sur un horizon plus long, celui de la relance économique.
Dans quelques semaines, le Parlement examinera la proposition de loi relative à la santé au travail. Quels sont les enjeux de ce texte pour les salariés des entreprises de services comme la propreté ?
L’idée principale de cette proposition de loi est d’engager une démarche « co-construite, au-delà des intérêts partisans ». Il y a là une volonté forte de mettre l’accent sur les actions de prévention et renforcer la coopération entre les services de santé au travail et le système de santé publique. Le 9 décembre 2020, les partenaires sociaux ont conclu la négociation sur la santé au travail pour la mise en place d’un nouvel accord interprofessionnel (ANI). Cette proposition de loi reprend en plusieurs points cet accord. L’ANI fait l’objet de 3 axes majeurs : la prévention des risques professionnels dans les entreprises, la lutte contre la désinsertion professionnelle ainsi que la promotion de la qualité de vie au travail en lien avec la santé au travail. Les salariés des entreprises de services sont concernés par l’ensemble de ce texte, et il est important de mettre l’accent sur la prévention pour mieux anticiper les risques professionnels. La proposition de loi va instaurer une visite médicale de mi-carrière, qui permettra de mieux anticiper ces risques et établir un état des lieux entre l’adéquation entre le poste de travail et l’état de santé du salarié. Enfin, elle va donc donner la priorité à la prévention, alors que nous étions plutôt dans un système basé sur l'incitation.
Quel message souhaitez-vous adresser aux chefs d’entreprise et salariés de la propreté pour 2021 ?
Je souhaite avant tout adresser un message d’espoir. Nous mettons tout en œuvre pour vous soutenir dans cette crise sanitaire. L’Assemblée nationale a approuvé le 26 janvier la réforme du budget de l’Union européenne permettant à l’UE de financer les centaines de milliards du plan de relance européen face à la crise de la Covid-19, dont la France est la troisième bénéficiaire. J’ai par ailleurs coécrit un rapport d’évaluation de la politique industrielle de l’État qui comprend des propositions pour poursuivre les efforts de revalorisation de l’industrie française, qui, in fine, vont bénéficier aux entreprises de services. Je remercie par ailleurs le dévouement des chefs d’entreprise et salariés de la propreté, qui malgré les difficultés rencontrées dues à la crise sanitaire ont tenu bon. Je suis conscient que vous traversez une période très difficile, que cette année 2020 a bouleversé notre quotidien. Votre résilience en 2020 permettra à la profession d’être au rendez-vous de la reprise que nous appelons de nos vœux et pour laquelle nous devons travailler ensemble !
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