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La 10e conférence européenne, organisée par l'EFCI autour de la propreté de demain, a rencontré un vif succès avec la participation d'une centaine de personnes.

Le 28 juin, une centaine de personnes venues de divers pays européens ont participé à la conférence européenne organisée par l’EFCI (European cleaning and facility services industry) à Bruxelles. Cette 10e conférence avait pour thème la propreté de demain. Tout au long de la journée, plusieurs tables rondes ont permis aux intervenants et au public d’échanger sur l’évolution de la propreté, son futur et les innovations à venir.

107 milliards d’euros

Pour faire le point sur l’évolution chiffrée du secteur, Barry Kitz (Remunet) a présenté une étude statistique 1995-2016, qui indique une croissance de 300 % du chiffre d’affaires due notamment à la diversification des entreprises. La France représente 14 % des 107 Md€ de volume d’affaires généré en Europe par les 277 300 entreprises du secteur. Le nombre de salariés a lui grimpé de 80 % à 3,9 millions. Frank Veneman (CFO, association néerlandaise pour la recherche sur le nettoyage) a évoqué les évolutions techniques et technologiques arrivées progressivement dans les métiers de la propreté ces trente dernières années. Peter Ankerstjerne (IFMA) a mis en avant le changement de paradigme à venir, qui conduira vers un nouveau système. Il estime que le comportement des usagers, mesuré par la digitalisation, va orienter les besoins en nettoyage et faire évoluer les prestations vers plus d’optimisation ; ce qui passera par la formation des salariés.

Numérisation de la propreté

Au sujet de l’innovation, Maxime Cerutti (Business Europe) a abordé la révolution technologique qui nécessite d’intégrer les compétences. Des négociations sont en cours avec les syndicats sur la numérisation au travail. Aileen Körfer (Uni Europa, fédération de syndicats) a alerté sur l’impact de la numérisation sur les conditions de travail des agents de propreté. Une étude a été lancée sur ce sujet pour savoir si les salariés sont consultés, formés et informés sur la gestion des données personnelles. Sergio Verdasco (Ilunion Facility Services) a présenté cette entreprise espagnole à vocation sociale. Créée par une fondation, Ilunion Facility Services est gérée par des personnes non voyantes. Elle emploie 14 800 travailleurs en situation de handicap sur un effectif total de 35 000. Anna Königson Koopmans (Essity) a expliqué comment la solution Tork Easycube de distributeurs connectés permet de libérer du temps pour générer plus de valeur. Une vidéo a été diffusée sur un cas client : le siège social parisien d’Uber géré par La Providence.

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Innover dans la chaîne de valeurs

Concernant l’innovation dans la chaîne de valeurs, Robert Strauss (Commission européenne) a rappelé les différents sujets inclus dans la directive européenne sur les services (travailleurs détachés, sécurité sociale, qualification professionnelle…). Véronique Willems (SME United, association des PME en Europe) a, quant à elle, affirmé que la digitalisation impose aux employeurs de faire attention à l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Pour elle, les entreprises de propreté doivent adapter leurs services et apporter des conseils : l’enjeu est de taille. SME United travaille pour un accès équilibré au savoir-faire et aux données. Lars Oechel (Dussmann Group) a détaillé les raisons pour lesquelles le secteur est moins avancé que d’autres par rapport aux nouvelles technologies : capacité financière, clients volatils, structure décentralisée avec des sites clients diffus et nombreux, besoin d’un retour sur investissement rapide. Pour y parvenir, Dussmann Group a conduit plusieurs changements comme la création d’un groupe de managers chargés de développer des projets innovants et d’un nouveau bureau spécialisé dans le numérique. Giovanni Riccardi (Supplean) a présenté sa start-up qui a créé une plateforme pour aider à la mise en relation entre entreprises de services et clients. Martin Czarkowski (Multi-Poland) a, pour sa part, insisté sur le fait que l’intégration d’innovations (équipements, logiciels, traçabilité) nécessitait impérativement de former les salariés.

Promouvoir l’économie circulaire

Pour clôturer la conférence, le principe de l’économie circulaire a été abordé. Pour Simona Bonafé (Parlement européen), il doit permettre d’inverser la tendance, notamment grâce aux 4 directives européennes. Elle estime que le secteur de la propreté a un réel potentiel pour apporter sa pierre à l’édifice. Emmanuelle Maire (Commission européenne) a évoqué le plan d’actions 2015 pour l’économie circulaire, qui comporte 5 priorités et 54 actions. Véronique Vansteene (Fare Propreté/ FEP) a présenté les résultats détaillés de l’enquête RSE menée par la Branche propreté en France. Réalisée de juin à octobre 2018 (enquêtes en ligne et entretiens privés) avec l’aide d’un cabinet d’experts, cette étude a permis de faire un point d’étape après dix ans de mise en œuvre du programme développement durable proposé par la FEP (pour en savoir plus : relire l’article du 9 janvier 2019). Frank Vancraeyveld (Werner & Mertz Professional) a expliqué comment l’industriel suivait le principe de l’économie circulaire dans l’ensemble de son organisation, en particulier au niveau de la production.