Les achats responsables sont ancrés dans les organisations pour longtemps, selon l'édition 2024 du baromètre Achats responsables de l'ObsAR. En effet, 93 % des répondants ont initié une stratégie dans ce domaine.

De réels progrès sont observés sur le déploiement des méthodologies et outils achats responsables. Mais le manque de ressources des équipes, qui reste la première difficulté rencontrée, pourrait ralentir les projets de décarbonation des chaînes d’approvisionnement. Ce sont les principaux enseignements de la 15e édition du baromètre Achats responsables de 2024, réalisé par l'ObsAR (Observatoire des achats responsables) sur la base d'un sondage effectué entre janvier et avril 2024. 403 organisations y ont répondu (80 % du secteur privé et 20 % du public). 52 % des répondants font partie de la fonction achats et 34 % ont une fonction de direction (achats ou générale).

Le mouvement de mise en œuvre s'étend

93 % des répondants ont mis en place une stratégie achats responsables. « La tendance observée année après année se renforce. Les projets de mise en œuvre des achats responsables se confirment d’une année sur l’autre. Les grandes entreprises ont été les chefs de file de ces démarches, tout comme les grandes organisations publiques. Le mouvement s’étend aux moyennes et petites structures. Les achats responsables seront considérés comme incontournables pour les prochaines années (80 % des répondants) », affirme Pierre Pelouzet, président de l’ObsAR.

Dans le privé, l’engagement est porté par l’adaptation au marché (36 %), alors que le secteur public répond d’abord à une demande réglementaire (53 %). La réduction des impacts, notamment sur l’environnement, est un moteur des démarches privées comme publiques, signe que la législation et les attentes du marché et de la société civile se rejoignent. La charte reste l’outil le plus formalisé, avec une hausse des réponses (72 %) devant la politique achats responsables (62 %). Les engagements sont publics et chiffrés pour 35 % des organisations. Les référentiels qui portent la démarche sont issus à la fois du champ de la RSE (les plus nommés étant Ecovadis, Pacte mondial et les normes ISO) et des achats (charte Relations fournisseurs et achats responsables, label RFAR).

En 2024, un tiers des organisations de plus de 1 000 salariés n’ont pas de cartographie des risques (contre plus de 50 % en 2023), ni 16 % des entreprises de plus de 5 000 salariés, principalement des organisations publiques. Pour les plus petites, entre 40 et 45 % d’organisations n’ont pas de cartographie. Malgré les progrès, il reste beaucoup à faire car la cartographie est la clé de voûte de la démarche.

Économie circulaire et réduction des GES en premiers

30 % des organisations n’adressent pas encore le sujet de la protection de l’environnement au sens large (biodiversité, pollutions). Les sujets d’économie circulaire et réduction des gaz à effet de serre (GES) sont mieux utilisés. Les sujets sociaux sociétaux (conditions de travail, droits de l’homme et santé sécurité) font l’objet de développements, poussés par la loi sur le devoir de vigilance. En ce qui concerne le sourcing, les trois quarts des répondants incluent la RSE. Ce qui conduit une large partie des organisations à intégrer les TPE/PME et les entreprises locales dans leurs panels fournisseurs. Les organisations publiques mettent en place nombre de mesures vers les TPE/PME. Outre l’allotissement largement répandu (84 %), d’autres mesures se systématisent (sollicitation des entreprises, simplification des procédures…). Alors que l’expression du besoin est l’élément essentiel d’une démarche achats responsables, seulement un quart des organisations challengent leurs besoins systématiquement en lien avec les enjeux RSE. Dans le même temps, presque 90 % incluent des exigences RSE dans leurs consultations, dont 40 % de manière systématique.