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Pour MPH1865, l’avenir des produits d’hygiène s’écrit sur un papier moins gourmand en ressources énergétiques, plus vert et faible en émissions carbone à tous les stades de sa vie. Recyclage, éco-conception, circularité…, le fabricant multiplie les innovations pour réduire son empreinte environnementale, au profit de la qualité produit et de pratiques plus écologiques.

«Savoir où l’on va, c’est savoir d’où l ’on vient » . L’adage n’es t pas ardéchois, mais il pourrait très bien résumer la nouvelle signature de la « Manufacture de produits d’hygiène », dont l’acronyme historique MP Hygiène laisse aujourd’hui place à « MPH1865 ». Une nouvelle identité pour honorer ses racines, son héritage, son savoirfaire, mais aussi pour marquer le début d’une nouvelle ère industrielle dans laquelle le papier se ferait circulaire. À image modernisée, grandes ambitions : aujourd’hui, le fabricant spécialisé dans l’hygiène professionnelle se réinvente tous azimuts pour développer ses produits sur une chaîne de valeur plus responsable et durable, suivant un principe de déconsommation intelligente, d’éco-efficacité, de circularité et de ressources certifiées. Couronnement de ces objectifs, l’ensemble des produits évolue désormais sous la marque ombrelle « Renovelar », un clin d’oeil à son ancrage local, à l’harmonisation de l’offre sous une même bannière, et à sa « révolution » annoncée.

Changement de cap, nouveau sourcing

Outre l’accent mis sur l’écoconception des produits pour tenir la promesse Renovelar, MPH1865 s’est attaqué au premier enjeu environnemental qui régit son activité, l’usage unique. « Aujourd’hui, nous sommes sur un produit qui génère du déchet ; un déchet mal géré dont l’enfouissement pose une vraie problématique en termes d’impact carbone, explique Laure Miribel, directrice générale déléguée de l’entreprise familiale. Cela faisait donc sens de reconsidérer toute la chaîne de vie des essuie-mains, et de valoriser les produits usagés dans notre système de production. » Habituellement généré à partir de pâtes de cellulose pure de pin et d’eucalyptus issus de forêts éco-gérées, le produit a optimisé sa copie en termes de sourcing pour impulser cette notion de circularité définie en trajectoire. D’ores et déjà primée*, l’innovation consiste à intégrer la production de fibres recyclées ; des matières premières secondaires issues de trimes, de packaging (emballages, papiers, journaux, cartons…) mais aussi d’essuie-mains souillés, dont la collecte nécessite le concours de partenaires sur le territoire. Si Paris, Lyon, Marseille offrent de gros gisements, la proximité d’industries du packaging situées dans un rayon de 100 kilomètres dope également le potentiel de récupération à moindre impact : « Comme elles, un certain nombre de grands comptes utilisateurs sont touchés par cette démarche, qui leur permet d’agir directement en faveur de la réduction des déchets et donc de leur bilan RSE, observe Laure Miribel. Le coût du déchet industriel banal augmentant d’année en année, cet engagement peut même devenir un argument économique. À terme, cela coûtera probablement moins cher de récupérer de l’essuie-mains souillé que de le faire éliminer. »

Moins de matière, moins de déchets

Afin de passer de 20 000 à 40 000 tonnes de ressources récupérées d’ici cinq ans, MPH1865 s’est donné les moyens de repenser toute sa chaîne d’approvisionnement, via un plan d’investissement de plus de 70 millions d’euros déroulé sur plusieurs années. L’enveloppe comprend également une unité de papier recyclé (stock préparation) pour l’adjoindre au mix produit, et l’acquisition d’une machine dernière génération, première à bénéficier d’un ensemble de hottes à système hybride (gaz et électricité) qui contribuera à arrêter l’utilisation de gaz pour les hottes, à augmenter les capacités de fabrication de bobines mères, et à terme, à franchir le cap de 15 % de fibres recyclées. Dans l’optique de neutralité carbone en 2035, l’énergie déployée à en diminuer la consommation et le coût porte ses fruits. « Energo-intensive, la fabrication de papier nécessite généralement beaucoup de gaz, notamment durant l’étape du séchage. Ce nouveau système, qui rend également possible l’usage d’hydrogène, nous permettra de passer de 350 à 176 kWh de consommation de gaz, désormais combiné aux énergies renouvelables. » L’effort sur l’eau – région oblige – n’est pas oublié : puisée dans un barrage d’eaux pluviales, la ressource circule en boucle dans le process de production via des systèmes d’échangeur et d’assainissement, faisant de MPH1865 l’un des premiers fabricants de ouate de cellulose à fonctionner intégralement en circuit fermé.

Actions en chaîne

Tout bien pesé, en 2023, les émissions à la feuille d’essuiemain rouleau s’élevaient ainsi à 3,47 g de CO2 par feuille, avec l’ambition d’atteindre 2,47 g de CO2. Une amélioration conséquente pour la filière, tandis que la gamme Renovelar affiche elle-même une réduction de 26 % de son impact carbone par rapport à la moyenne du marché. Pour aller plus loin, les réflexions se portent désormais sur la mise en place d’une biomasse pour verdir davantage l’énergie, mais aussi de réduire le grammage dans l’essuyage papier sans nuire à sa qualité d’usage ni au bien-être utilisateurs. « Majeure dans la diminution de l’impact carbone, cette opération entre totalement dans notre logique de déconsommation, conclut la dirigeante de l’entreprise ardéchoise, qui travaille à ISO performance avec les plus petits grammages du secteur. « Cela a toujours été notre marque de fabrique, et l’innovation des machines, l’écoconception produit et la R&D nous permettent d’aller encore plus loin, sur tous les leviers, du sourcing à la gestion de fin de vie produit. » L’industrie du papier se transforme, et avec elle la conscience des consommateurs, premiers à solliciter et reconnaître les nouvelles pratiques vertueuses.

QUI SOMMES NOUS ?

Basée à Davézieux (Ardèche), MPH1865 emploie 280 salariés et réalise un chiffre d’affaires annuel de 144 M€. Elle dispose de cinq sites implantés en Ardèche et dans la Drôme. L’entreprise familiale fabrique des essuie-mains papiers, du papier toilette, des mouchoirs, de l’essuyage non-tissé, du savon et du gel hydroalcoolique. Un volume de 44 000 tonnes de produits finis est sorti de ses usines en 2023, commercialisés en marques propres (Evadis, Sanitizer, Autocut, Ecotex…) qui seront progressivement remplacées par Renovelar et en MDD. L’entreprise est aussi active dans la conception de distributeurs sanitaires et le négoce d’EPI.