
À l’occasion de la Journée mondiale de l’ingénierie pour un développement durable le 5 mars, Essity, spécialiste de l'hygiène et de la santé, a annoncé le lancement d’un nouveau process pilote pour le traitement des résidus de production issus du désencrage de ses matières premières (papiers recyclés et briques alimentaires). Ces matériaux sont utilisés pour produire du papier toilette, des essuie-mains et divers produits d’essuyage destinés aux professionnels (hôtels, restaurants, bureaux, hôpitaux). L'objectif de cette innovation est de transformer — en flux continu et à échelle industrielle — les résidus de sa production papetière. Depuis plusieurs mois, l’usine d’Hondouville, basée en Normandie, teste cette technologie pour la fabrication des produits de la marque Tork avec l'ambition d'atteindre le Net Zéro d'ici 2050.
De nouvelles sources
« Ce process complet permettrait de transformer les résidus de fabrication en un minéral réutilisable dans l’industrie du bâtiment et des travaux publics », indique David Stéphan, directeur du site Essity d’Hondouville. Ce minéral pourrait notamment être incorporé dans des liants hydrauliques routiers pour la construction de routes ou servir d’additif dans des bétons commerciaux.
Le pilote de traitement des résidus permettrait également de générer une nouvelle source d’énergie pour le groupe, pouvant être utilisée dans son procédé de production. Récupérée du process de calcination, celle-ci réduirait la consommation de gaz naturel nécessaire à la fabrication des produits d’hygiène en papier, et la carbonatation du minéral de calcination, testée en étape finale du procédé, pourrait en plus permettre de capturer du CO2.
Ce projet de développement d’un montant total de 3,5 millions d’euros a bénéficié du soutien financier de l’État dans le cadre du programme France 2030, opéré par l’Ademe, et financé par l’Union européenne. Les premiers essais laissent entrevoir une industrialisation du procédé d’ici 2028.