
La conception ou la réhabilitation des sanitaires peut contribuer à faciliter l’entretien et donc influencer la qualité des prestations. Il existe encore trop souvent des contraintes dans ces lieux, accentuant la charge de travail et générant de fait des coûts supplémentaires, et qui peuvent aussi être source d’insatisfaction.
La propreté des sanitaires dépend également d’autres facteurs, comme le niveau de fréquentation, le respect des lieux par les utilisateurs, la fréquence de nettoyage, le temps disponible pour réaliser l’intervention, les moyens fournis (produits et matériels), la définition d’un protocole méthodique d’intervention ou la formation des agents. Depuis quelques années, des solutions numériques se mettent en place comme des distributeurs de consommables connectés afin de prévenir les ruptures de consommables ou des outils de traçabilité numériques (avec pointage de prestations). Mais ces outils ne remplacent pas le contrôle physique périodique, indispensable dans ces lieux.
1-Responsabilités des clients
Le Code du travail fixe des règles de conception et d’entretien des sanitaires que tout employeur doit connaître et respecter. La conception doit répondre à plusieurs règles. On peut citer notamment :
- le sol et les parois de cabinet d’aisances sont en matériaux imperméables permettant un nettoyage efficace (article R 4228-13).
- l’aération et l’assainissement de l’air obéissent aux articles R. 4222-3, R4222-11 et R.4222-13 concernant les locaux à pollution spécifiques, et notamment l’apport d’un débit d’air minimal de 30 m par heure et par local dans le cas d’un cabinet d’aisances isolé à usage collectif ou d’un de débit d’air minimal de 30 (+15 fois le nombre d’équipements dans le local) m par heure.
Pour compléter les obligations, d’autres aménagements peuvent réduire les contraintes des agents de service et faciliter l’exécution des prestations et donc améliorer la qualité. De fait, ils contribuent à abaisser l’exposition aux risques professionnels, notamment ceux liés au TMS, et atténuer les coûts des prestations. Parmi eux, figurent notamment :
- les cuvettes et lavabos encastrés,
- les tuyaux d’eau d’alimentation et d’évacuation des effluents non apparents,
- les distributeurs installés au plus près des usages, positionnés à la bonne hauteur pour faciliter l’approvisionnement,
- l'éclairage suffisant et par détection de présence,
- les espaces non exigus permettant un accès aisé à toute la zone avec le matériel,
- les parois murales totalement carrelées,
- la dimension et le positionnement des miroirs accessibles pour être nettoyés complètement de plain-pied.
Concernant les règles sur la périodicité d’entretien, le nettoyage et la désinfection doivent être réalisés au moins une fois par jour, selon l’article R 4228-13 du Code du travail.
Durant la période de pandémie de Covid-19, la fréquence de nettoyage a évolué. Les protocoles nationaux pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise mentionnent de : « Procéder plusieurs fois par jour au nettoyage - avec un produit actif sur le virus SARS-CoV-2 - des surfaces et des objets régulièrement touchés à l’aide de lingettes ou bandeaux nettoyants : en portant une attention particulière aux surfaces en plastique et en acier ; notamment des sanitaires, équipements de travail collectifs. »
Par ailleurs, le client doit mettre à disposition des entreprises extérieures des installations sanitaires (article R 4513-8 du Code du travail), hormis si l’entreprise extérieure prévoit de mettre en place un dispositif équivalent. Cette disposition est rendue obligatoire dans le cadre de la rédaction du plan de prévention.
2-Protocole d’intervention
Le protocole d’intervention constitue un élément essentiel du savoir-faire de l’entreprise. Adapté aux exigences du cahier des charges, il permet de :
- rassurer le client sur la prise en compte des exigences du marché,
- décrire les prestations techniques et préciser les ressources nécessaires en matériels, produits et consommables,
- agrémenter le mémoire technique et favoriser les démarches commerciales,
- standardiser les interventions, codes couleurs des chiffonnettes et leurs usages et donner de la cohérence,
- transmettre des instructions claires aux salariés réalisant les prestations.
Le protocole reprend les éléments du cahier des charges (cf. fiche service n : 271)
L’entretien des sanitaires comprend plusieurs étapes :
- le nettoyage qui permet de répondre aux critères visuel et olfactif, constatables immédiatement,
- la désinfection qui a pour objectif de maintenir un niveau d’hygiène demandé.
Le mode opératoire ci-contre reprend uniquement l’ordre des opérations, en veillant à travailler toujours du plus loin au plus près et du plus propre vers le plus sale.
L’intervention présente des risques professionnels : chimique, bactériologique, chute de plain-pied et troubles musculosquelettiques. Il est donc nécessaire de les évaluer et de mettre en place les mesures de prévention adaptées. On trouve usuellement le port des gants (risques chimique et bactériologique), le port de blouse et au besoin de lunette (risque de projection de produit), le port de chaussures adaptées et fermées, la sensibilisation à ces risques ainsi que des mesures d’hygiène.
Mode opératoire : les opérations du plus propre vers le plus sale
1. Vérifier la disponibilité technique du matériel, des produits, des consommables et préparer le travail.
2. Tirer la chasse d’eau.
3. Appliquer le produit détartrant ou détartrant désinfectant sur les appareils sanitaires (cuvettes WC, urinoirs, lavabos, robinetterie…).
4. Laisser agir le produit.
5. Nettoyer lavabos et éléments (miroirs, robinetterie, distributeurs…).
6. Vider les poubelles. Les nettoyer et désinfecter périodiquement.
7. Reprendre le nettoyage des cuvettes et urinoirs.
8. Procéder à la désinfection (selon périodicité) : distributeurs (savon, papier…), robinetterie, poignées de porte, actionneur de chasse d’eau, cuvette WC (lunette, intérieur, extérieur).
9. Approvisionner les différents distributeurs.
10. Juger de la nécessité de réaliser un balayage humide du sol.
11. Si nécessaire, effectuer ce balayage humide.
12. Laver le sol avec un détergent et, périodiquement, avec un désinfectant.
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Fiche pratique intitulée « Articuler protocoles et modes opératoires »
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