La mise en place d’un nouveau procédé de nettoyage efficace doit être réfléchie et tenir compte de la surface à nettoyer, notamment de son relief et de sa rugosité mais également de l’adhérence et la quantité de salissure.

1- Les facteurs du cercle de Sinner

Un procédé nettoyage fait toujours appel à une proportion variable des 4 facteurs du cercle de Sinner à savoir :

  • l’action mécanique,
  • l’action chimique,
  • l’action de la température,
  • l’action du temps.

a) Action mécanique

Si la chimie aide au décrochement des salissures sur une surface, elle suffit rarement. L’action mécanique permet de terminer le décrochement et d’emporter les salissures pour les récupérer. Une action mécanique, aussi simple soit-elle, est donc nécessaire.

L’essuyage manuel à l’aide d’un textile microfibre préimprégné d’une solution est très souvent suffisant pour éliminer des salissures peu adhérentes, l’action mécanique étant à la fois exercée par la main de l’agent posée sur le textile et de l’effet raclage des microfibres sur la surface entraînant dans le textile la salissure par absorption. Les brosses d’autolaveuse à axe horizontal présentes une plus grande efficacité de nettoyage que les brosses à axe vertical, la pression exercée par unité de surface étant supérieure, la salissure décrochée est ensuite aspirée.

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b) Action chimique

La première action de l’action chimique est celle de la tensio-activité. Tous les produits, sauf les solvants contiennent des tensio-actifs, encore appelés agents de surface. Ils permettent à l’eau de mouiller, d’émulsionner ou de disperser la souillure. La tensio-activité caractérise un liquide susceptible d’augmenter ses propriétés d’étalement, de mouillage en abaissant la tension superficielle. Cette dernière est la force par unité de longueur, qu’il faut exercer sur la surface d’un liquide en équilibre pour la maintenir constante. La tensio-activité est la première propriété attendue d’un agent de surface, celle-ci peut être améliorée en augmentant la température de la solution. Les détergents améliorent cette tensio-activité de la solution nettoyante, mais il faut s’assurer de bien les maîtriser.

c) Action de la température

La température est en relation directe avec l’activité chimique dont elle accélère la vitesse de réaction. Phénomène que l’on nomme encore cinétique.

La plupart des réactions chimiques provoquées dans les opérations de lavage sont des réactions lentes. Pour que la réaction chimique entre les molécules actives du détergent et les molécules de salissures adhérentes puisse avoir lieu, il faut qu’il y ait contact. Par ailleurs, l’accroissement de température est source d’agitation moléculaire. Une molécule active agitée parcourt donc dans un temps donné un plus grand chemin. Elle aura ainsi plus de chances de rencontrer la salissure. Dans deux procédés de nettoyage très différents, le contraste de température est extrême entre la cryogénie qui utilise de la glace carbonique à - 78 °C pour enlever des salissures par choc thermique et le nettoyage à la vapeur ou l’eau transformée en vapeur sèche dépassant les 150 °C accroît la tensio-activité.

d) L’action du temps

Il est bien souvent compté et réduit lors des opérations de nettoyage. Les réactions démarrent parfois de façon instantanée comme pour une opération de détartrage. Néanmoins, il faut laisser le temps aux ions actifs d’atteindre toutes les strates du tartre. Il en va de même pour la réaction de saponification de graisses en présence de dégraissant ou de détergent alcalin : la réaction n’est pas instantanée.

2- Bien maîtriser la chimie

Après avoir mené l’expertise sur l’identification couple surface/salissure et retenu le procédé permettant son enlèvement ainsi que le sujet de la mise en œuvre, d’autres questions peuvent maintenant être posées notamment sur l’usage ou non de produits chimiques et de l’intérêt d’utiliser le bon dosage.

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  • La quantité de salissures

La quantité de détergent à diluer doit être en relation avec la quantité de salissures à enlever. De nombreux lavages sont réalisés sur des sols peu sales et donc nécessitent, pour être nettoyés, pas ou peu de molécules actives.

  • L’économie

L'usage des produits ayant un coût, le dosage est capital afin que les molécules actives assurant l'action détergente soient bien utilisées et qu'il n'en reste pas dans les eaux résiduelles.

  • L’écologie

Les molécules actives non utilisées vont charger inutilement les eaux résiduelles conduites en station d’épuration. Des ressources seront donc nécessaires pour assurer leur traitement avant leur rejet en milieu naturel.

  • La technique

Toute action chimique doit être suivie d’une action mécanique, si faible soit-elle. Cette action mécanique vient faciliter l’enlèvement des salissures qui n’auraient pu être chimiquement transformées.

  • L’encrassement

Lorsque l’action de détergence n’est pas suivie d’une opération de rinçage, de raclage ou d’aspiration, il peut s’ensuivre un dépôt de molécules actives du détergent sur les surfaces à entretenir. Ce dernier, suivant sa nature, peut alors encrasser petit à petit la surface.

Le nouveau procédé peut faire apparaître de nouveaux risques professionnels pour lesquels il est nécessaire de mettre à jour le document unique d’évaluation des risques professionnels, ainsi que l’évaluation du risque chimique le cas échéant.

Définition

Extrait de la norme NF X 50-790

« Le nettoyage d’une surface est l’ensemble des opérations permettant d’assurer un niveau de propreté, d’aspect, de confort et d’hygiène et faisant appel, dans des proportions variables, aux facteurs combinés suivants : action chimique, action mécanique, température, temps d’action. »

À relire

La fiche pratique de Services n° 260 intitulée « Méthodes : micro-organismes et désinfection » (pages 34-35).

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