Avec l’accroissement des surfaces à nettoyer des entrepôts, des parkings et des circulations des espaces commerciaux (etc), les autolaveuses et balayeuses à conducteur porté sont indispensables : leur coût et leur bon fonctionnement en font un sujet important à traiter.

Même si l’investissement est généralement pris en compte dans l’approche technico-économique du contrat commercial, les coûts d’exploitation le sont peut-être un peu moins. Si un matériel doit fonctionner en permanence, à son meilleur rendement et en toute sécurité, il est indispensable que le personnel soit formé et d’assurer un entretien régulier et un maintien en conformité.

L'article R.4323-55 du Code du travail précise que « La conduite des équipements de travail mobiles automoteurs et des équipements de travail servant au levage est réservée aux travailleurs qui ont reçu une formation adéquate. Cette formation est complétée et réactualisée chaque fois que nécessaire. »

La conduite des autolaveuses ou des balayeuses ne nécessite pas réglementairement de certificat d’aptitude à la conduite en sécurité (CACES), comme pour les plates-formes élévatrices mobiles de personnel (PEMP) ou les gerbeurs à conducteur porté. L’employeur peut néanmoins délivrer des autorisations de conduite afin de démontrer que le personnel est apte médicalement, a été formé à l’utilisation et l’entretien de ou des équipements confiés ainsi qu’aux consignes de sécurité. Concernant le maintien de conformité, l’article R.4322- du Code du travail indique que « Les équipements de travail et moyens de protection, quel que soit leur utilisateur, sont maintenus en état de conformité avec les règles techniques de conception et de construction applicables lors de leur mise en service dans l'établissement, y compris au regard de la notice d'instructions. »

 

 Christophe Leclercq, chef de projet, CTIP Conseil

 

1. Entretien du matériel

Chaque machine doit avoir un plan de maintenance prévisionnelle : celui-ci reprend une liste d’actions ainsi que le moment où ces actions doivent être réalisées (tous les jours, toutes les semaines, après 50 heures d’utilisation, etc.. Le manuel d’utilisation, proposé par le fournisseur, intègre très souvent ce programme. Ces actions peuvent aussi être classées par niveau de maintenance. Il existe 5 niveaux de maintenance, définis par la norme Afnor NFX 60 000, selon le niveau de complexité de la tâche.

 

  Niveau     Actions   Exemples
1 Actions simples réalisées sur des éléments facilement accessibles sans outillage spécifique Nettoyer le suceur d'une laveuse Vérifier le niveau de charge d'une batterie
2 Actions nécessitant des procédures simples et un outillage spécifique éventuellement Remplacer une lamelle de suceur, remplacer un fusible
3 Actions nécessitant des procédures complexes Remplacer un robinet, un moteur
4 Actions nécessitant une technicité particulière Utiliser une pince ampérométrique
5 Rénovation, reconstruction d'un matériel Réaliser la révision générale d'une machine

 

Afin d’être autonome sur le chantier et de disposer d’un matériel opérationnel, l’utilisateur doit être formé et compétent sur les 2 premiers niveaux de maintenance. Pour les autres niveaux, l’entreprise a la possibilité de faire appel à son fournisseur ou de disposer en interne d’une personne compétente.

2. Maintenir en conformité

Le maintien en conformité est aussi primordial pour prévenir tous risques d’accident du travail. À planifier a minima une fois par an, il peut être assuré soit par un salarié qualifié compétent par l’employeur ou par le fournisseur de l’équipement. Cette vérification de maintien de conformité fait l’objet d’un rapport établi par équipement et met en évidence les constats faits lors des examens visuels et des vérifications de fonctionnement (qui portent sur les différentes parties de l’équipement). Au vu du rapport, il appartient ensuite à l’employeur de décider des mesures à prendre concernant l’engin contrôlé et de prescrire le maintien ou non en service de la machine et/ou des réparations à effectuer.

 

Parties de l'équipement En particulier
Structure et liaisons mécaniques Châssis, carrosserie, réservoir, colonne de direction, transmissions, roues, moteurs, dispositif de relevage des brosses et des suceurs d'aspiration, etc.
Circuits électriques et hydrauliques Châssis, carrosserie, réservoir, colonne de direction, transmissions, roues, moteurs, dispositif de relevage des brosses et des suceurs d'aspiration, etc.
Motorisation thermique État des filtres, contrôle de l'émission, protection thermique, circuit de refroidissement, etc.
Poste de conduite Siège, état des commandes, dispositif d'arrêt d'urgence, dispositif de démarrage, etc.
Éléments de sécurité Carters de protection, gyrophares, klaxon, freins, feux de travail, etc.

 

L'association des fabricants et importateurs de machines et produits pour l’industrie du nettoyage (Afimin) met à disposition sur son site www.afimin.org un rapport de contrôle de maintien en bon état pour les autolaveuses et balayeuses à conducteur porté. Les actions d’entretien et de maintien de conformité étant des actions de prévention, elles doivent donc figurer dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) et/ ou dans le programme annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail (Papripact) pour les entreprises de 50 salariés et plus (relire la fiche pratique parue dans Services n° 282 de septembre).

3. Consignes de sécurité

Afin que l’utilisateur connaisse le fonctionnement du matériel et les risques associés liés à l’utilisation de ce type d’équipement, l’employeur fait délivrer une formation (assurée en interne ou par le fournisseur). Cette action, à formaliser, concerne notamment les points suivants :

- les consignes : de démarrage, de fonctionnement de la machine, d’entretien de la machine (remplissage, vidange, nettoyage des filtres et du poste de conduite, chargement des batteries),

- et les consignes de sécurité.

Ainsi que les principaux points de vigilance associés à la sécurité :

► Porter les équipements de protection individuelle (EPI).

► Vérifier systématiquement au démarrage que les organes de sécurité fonctionnent (gyrophare, arrêt coup de poing, …).

► Remplir/vidanger la machine à l’arrêt, sous-surveillance, contact coupé et positionnée sur une surface plane.

► Mettre la ceinture de sécurité si l’autolaveuse ou balayeuse autoportée en dispose.

► Ne pas utiliser ces machines en présence de produits inflammables déposés sur le sol.

► Rouler lentement dans les virages, les pentes et sur les surfaces glissantes (présence d’eau, d’huile, de graisse, ou sol froid, …).

► Ne pas téléphoner en conduisant la machine.

► Selon de programme de maintenance, réaliser l’entretien machine arrêtée sur une surface horizontale, contact coupé et clé retirée.

► Enregistrer dans le carnet d’entretien la maintenance réalisée sur la machine.

► Veiller à utiliser le bon chargeur de batteries et respecter les consignes de chargement.

► Nettoyer régulièrement le poste de conduite et le débarrasser de tous les objets pouvant engendrer une gêne dans les commandes.

À consulter

Fiche pratique « Planifier les actions pour une meilleure prévention »

Rapport de contrôle de maintien en bon état pour les autolaveuses et balayeuses à conducteur porté www.afimin.org

 

">