
Christine Cloarec-Le Nabour, députée d'Ille-et-Vilaine
On vous sait attentive aux enjeux liés à l’insertion des jeunes. Après votre visite de la Maison des métiers de la propreté et du centre de formation INHNI, comment décririez-vous les programmes et les actions du secteur en la matière ?
Vous avez raison. Je suis très engagée sur ce sujet au sein du réseau des Missions locales, tant au niveau local que régional et national. Le gouvernement et la majorité ont fait de la formation et particulièrement de l'alternance, une voie royale pour accéder à l'emploi durable. Je suis convaincue qu'au-delà des actions et mesures qui favorisent l'insertion vers l'emploi, il nous faut collectivement nous mobiliser sur l'accueil et l'accompagnement des jeunes. Les organismes de formation et les entreprises ont tout à gagner à créer les conditions d'un premier accueil réussi.
La Maison des métiers de la propreté de Bruz a réussi le pari de construire un bâtiment attractif composé d'espaces de travail innovants et récréatifs. Au-delà de l'ambiance de travail qui s'avère essentielle pour donner envie de venir se former et d'y rester, c'est la qualité des programmes, celle de l'encadrement, la volonté de transmettre avec passion et bienveillance le savoir-faire et le savoir-être indispensable à une bonne employabilité. Tout est mis en œuvre pour aller vers les jeunes, créer du lien avec le service public de l'emploi dont les Missions locales font partie, accompagner du mieux possible les jeunes et de façon globale pour lever les freins éventuels liés aux difficultés pour se déplacer et se loger.
Nul doute que vous participez à rendre visible ces métiers de la « 2e ligne », à faire de cette branche une filière innovante, responsable et d'excellence. Les témoignages de satisfaction des jeunes que j'ai interrogés en sont la plus belle preuve.

FEP
Christine Cloarec-Le Nabour a visité le centre de formation des apprentis de l'Inhni à Bruz près de Rennes.
Quel regard portez-vous sur nos enjeux sectoriels comme la santé au travail (PPL Lecocq) et notamment la mutualisation du suivi médical multi-employeur ?
Au-delà de la santé au travail qui est évidemment un enjeu majeur, c’est le volet Responsabilité sociétale et environnementale de l’entreprise que je retiens de ma visite et de mes échanges. En incitant au développement du travail continu et/ou en journée, le secteur agit sur la santé au travail. Adapter les horaires pour qu’ils soient compatibles avec la vie de famille et aux interactions sociales, c’est agir sur la prévention. Je salue également le développement par la branche, du programme national de prévention des risques musculosquelettiques.
En incitant au développement du travail continu et en journée, le secteur agit sur la santé au travail.
Sur le sujet spécifique de la mutualisation du suivi médical des salariés multi-employeurs, je me suis positionnée en faveur de l’amendement à la proposition de loi « Santé au travail » portée par mes collègues Carole Grandjean et Charlotte Parmentier-Lecocq, et adoptée en 1re lecture à l’Assemblée nationale le 17 février dernier. Je rappelle que cet amendement transposait une mesure de l’Accord national Interprofessionnel (ANI) visant à améliorer le suivi médical des salariés multi-employeurs. En effet, la multiplicité des visites ne semblait pas pertinente et les contraintes qui en découlaient apparaissaient comme contre-productives. Une fois définitivement adopté, ce texte (enrichi des articles 17 bis et 17 ter) permettra donc, pour les salariés multi-employeurs – qui sont près de 50 % dans les métiers de la propreté – la mutualisation du suivi individuel de leur état de santé, de sorte que la réalisation d’une visite par l’un des employeurs soit valable pour l’ensemble des employeurs concernés. Plus globalement, ce sujet soulève la question de l’échange et du partage des données de santé. C’est un défi - et pas uniquement en matière de santé - que notre pays doit relever pour faciliter la vie de chacun et rendre plus efficace toute politique d’accompagnement.
Vous avez échangé avec des chefs d’entreprise et des salariés de la propreté, quel message leur adressez-vous sur la situation et les perspectives économiques en Ille-et-Vilaine ?
La situation depuis le début de la crise sanitaire est dégradée du fait de la fermeture ou de l'activité partielle des structures avec lesquelles les entreprises de la propreté sont amenées à travailler. Les perspectives de reprise, en Ille-et-Vilaine comme sur l’ensemble du territoire national, sont favorables. La Banque de France vient de revoir sa prévision de croissance à la hausse pour 2021 (5,5 %), et ce malgré les mesures sanitaires qui ont dû être mises en place ces dernières semaines. L'activité française devrait rebondir fortement cette année et afficher une meilleure performance que la moyenne de la zone euro. Bruno Le Maire l’a rappelé : nos fondamentaux économiques sont solides, grâce aux réformes qui ont été menées en amont de la crise, mais également grâce à l'action globale de protection mise en place par l’État (activité partielle, fonds de solidarité, prêt garanti par l'État…) durant celle-ci. Les métiers de la propreté devraient profiter de cette embellie, d’autant plus que la crise sanitaire a mis en lumière le sujet de l’hygiène, perçu désormais comme un enjeu stratégique par les acheteurs. Cette reprise sera cependant progressive et il nous faudra malgré tout rester attentifs aux évolutions post-covid en matière de pratiques professionnelles tel que le recours au télétravail et ses conséquences sur les secteurs comme celui de la propreté.
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