Dix ans après la mise en œuvre du programme développement durable de la Branche propreté, une enquête menée par le Monde de la Propreté donne un premier bilan de l’engagement RSE des entreprises.
Depuis 2008, la Branche propreté conduit un ambitieux programme d’accompagnement des entreprises dans leurs engagements RSE. Une enquête, menée par le Monde de la Propreté de juin à octobre 2018, a permis de faire un point d’étape après dix ans de mise en œuvre. Réalisée par un cabinet d'experts, elle a mobilisé l’ensemble des acteurs de la propreté par le biais d’enquêtes en ligne (près de 400 réponses), d’entretiens menés auprès de plus de 60 entreprises, de clients publics et privés, de partenaires et experts (fournisseurs, associations, institutionnels).
La définition de la RSE, comme étant la contribution des entreprises sur les plans social, économique, environnemental et sociétal aux grands enjeux du développement durable, s’impose de plus en plus. On n’attend pas de l’entreprise qu’elle agisse sur tous les champs, mais qu’elle s’engage sur ses grands enjeux.
Les grands enjeux
Les personnes interrogées ont été invitées à définir les grands enjeux RSE du secteur. De manière unanime, les plus importants sont l’amélioration de la santé et de la sécurité des salariés, l’amélioration de la relation clients/prestataires, la promotion du secteur et le renforcement de l’attractivité des métiers. Les questions environnementales, qui sont souvent citées en premier, ne font pas consensus : les clients y attachent beaucoup d’importance, en particulier aux produits écoresponsables et au tri des déchets. Les entreprises voient un impact limité du secteur, mais se soucient d’enjeux globaux : réduction des consommations, des émissions de CO2 et de la production de déchets.
Faire progresser les conditions de travail
Le souhait de faire progresser les conditions de travail (travail en journée/en continu, réduction des temps partiels…) est partagé par tous, et plus encore par les clients et les partenaires. L’amélioration de la valeur perçue de la prestation est, quant à elle, jugée très importante par les entreprises et les parties prenantes externes, moins par les clients. Enfin, les entreprises portent les enjeux prospectifs tels que l’innovation et le développement de nouveaux services.
La plupart des professionnels ont mené des actions concrètes au niveau environnemental et social mais ils doivent maintenant mieux formaliser et valoriser la démarche. L’enquête révèle que les principaux freins à l’engagement sont les difficultés pour investir dans les ressources humaines nécessaires, mais aussi un questionnement sur la pertinence des demandes qui leur sont adressées. Les entreprises de propreté se découragent face à l’inadéquation entre des exigences plus élevées et le tarif des prestations acceptées.
L’enquête met aussi en lumière la montée en puissance du sujet. Les entreprises répondent aux demandes formulées par les donneurs d'ordres, mais devant leur multiplicité, certaines estiment que le secteur aurait intérêt à mieux comprendre les besoins réels des usagers des sites pour être en mesure de bien conseiller leurs clients.