La démarche de prévention de TMS, proposée par la branche, entre dans sa 10e année de déploiement. L’occasion de faire le point sur l’engagement des entreprises de propreté.

Première cause de maladie professionnelle en France et en Europe (87 %), les troubles musculosquelettiques (TMS) représentent plus de 9 millions de journées de travail perdues, selon les chiffres 2016 de la sinistralité fournis par la Cnam. Ils recouvrent diverses maladies qui affectent les muscles, les tendons et les nerfs des membres et de la colonne vertébrale. De multiples causes sont en jeu, liées au poste de travail et à son environnement, à l'organisation ainsi qu'au climat social dans l'entreprise. Les TMS concernent tous les salariés mais les plus exposés sont ceux qui effectuent des tâches répétitives et/ou pénibles à un rythme soutenu et avec un temps de récupération insuffisant. Ils sont un handicap douloureux pour les salariés qui les subissent pouvant aller jusqu’à la désinsertion professionnelle. Au-delà de l’enjeu humain, ils représentent aussi un enjeu économique pour l’entreprise.

97 % des maladies professionnelles dans la propreté

Après un repli du nombre de TMS constaté sur 2013-2014, une certaine stabilité est observée en 2015-2016 : ils représentent 97 % des maladies professionnelles dans le secteur de la propreté. Le nombre de nouvelle incapacité permanente (IP) a augmenté de 5 %. Plus de 302 000 journées de travail ont été perdues, soit l’équivalent de 1 200 emplois à temps plein.

Par ailleurs, une moyenne d’âge très élevée (plus de 40 ans) et un exercice atypique de l’activité, qui se caractérise par du temps partiel et une situation très répandue de « multi-employeur », sont des facteurs de risques accrus. Les TMS se traduisent par des affections touchant principalement les membres supérieurs : poignet/main, épaule, coiffe des rotateurs, coude. 

Accompagnement de la branche

Consciente des enjeux, la FEP aide les entreprises de propreté à s’engager dans une démarche de prévention des TMS. Le programme national de branche va bientôt entrer dans sa dixième année de déploiement. Près de 700 entreprises y sont engagées et 98 % des futurs animateurs de prévention TMS ont obtenu leur certification d’APTMS.

Cette démarche a été développée en partenariat avec la Cnam et l’appui technique de l’INRS et est financée en grande partie par le FARE Propreté. Le dispositif de formation-action sur lequel elle s’appuie est destiné à sensibiliser les différents acteurs de l’entreprise et à former un APTMS, mais également les agents de services et chefs d’équipe avec la formation Acteur prévention secours (APS) Propreté.

Déployée en régions par l’Inhni, la formation-action APTMS comprend 4 journées collectives et une journée et demie d’accompagnement individuel en entreprise. Elle est sanctionnée par une certification de branche reconnue par l’Assurance maladie Risques professionnels/INRS.

Les entreprises sont accompagnées par des consultants TMS référencés par la profession et certifiés.

Au terme de la formation-action, elles disposent des compétences d’un APTMS et ont élaboré un plan d’actions qui constitue la première étape d’une démarche de progrès.

Les conditions de réussite de la démarche passent par un engagement au plus haut niveau et par l’implication de toutes les strates de l’entreprise ; du dirigeant à l’agent de service en passant par l’encadrement de proximité.

Depuis 2018, les APTMS certifiés peuvent bénéficier d’un module de formation complémentaire d’animateur de prévention propreté reconnue par l’Assurance maladie. Ce dispositif de formation-action a pour objectif de permettre à l’APTMS d’appuyer son employeur dans l'élaboration et la mise en œuvre d'une démarche de prévention.

Quels impacts ?

En 2015, une première évaluation a été lancée afin d’observer les impacts de la démarche dans les entreprises. De nombreux indices témoignent de sa pertinence et de son efficacité.

• 97 % des dirigeants recommanderaient à d’autres chefs d’entreprise du secteur de la propreté d’intégrer la démarche TMS et 85 % sont satisfaits du rôle que leur APTMS exerce dans leur entreprise.

• Cette démarche fait prendre conscience de l’enjeu et a des répercussions sur les nouveaux projets de l’entreprise.

• Le retour sur investissement est immédiat.

• Les résultats positifs sont liés à la transversalité d'une démarche qui touche tous les acteurs. Néanmoins, le double enjeu du maintien de la compétence dans l’entreprise et de la mobilisation continue du dirigeant reste déterminant.

À LIRE AUSSI : La fiche pratique de ce numéro (pages 36 et 37) détaillant le dispositif des aides financières simplifiées.

La branche a élaboré deux guides de sensibilisation à la problématique TMS et de recommandations dans les activités de propreté à destination des architectes et des donneurs d’ordres.

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Allo Nettoyage témoigne 

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« Notre objectif est de simplifier au maximum le travail et les efforts des laveurs de vitres, tout en éliminant les risques de chute et le travail en hauteur, la manutention de charges, explique Julien Gutfreund, le directeur. Nous pouvons aussi alterner nettoyage de vitres standard et nettoyage à l’eau pure, afin d’éviter les mouvements répétitifs. » Le système Smartank de Streamline est embarqué sur un véhicule équipé d’un conteneur pour la production d’eau pure, relié à la perche. Conçu pour une utilisation quotidienne, il permet de travailler en continu avec très peu de matériel et peu de manutentions pour mettre en place et ranger.