Face à la pandémie actuelle, les entreprises ont l’obligation de prévenir le risque d’exposition au virus. Une obligation qui peut les pousser à s’interroger sur les nouveaux dispositifs dits « anti Covid-19 » proposés par certains fabricants. Vigilant, l’INRS met en garde contre ces innovations.

« Non seulement certaines innovations ne réduisent pas le risque de transmission du virus mais peuvent en engendrer de nouveaux ». Tels sont les termes mentionnés par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) dans un communiqué de presse, en date du 19 novembre dernier. L’organisme de référence dans les domaines de la santé au travail et dans les préventions des risques professionnels met clairement en garde les entreprises contre les nouveaux dispositifs apparus récemment et vendus en qualité de dispositifs « anti Covid-19 ».

Aucune efficacité pour les revêtements biocides

Quid des revêtements biocides proposés sous la forme de membranes, de films adhésifs ou encore de vernis à appliquer sur les surfaces ? Selon l’INRS, « au regard des incertitudes sur l'efficacité de ces revêtements à fonction biocide […] ces produits ne peuvent pas être préconisés comme moyen de lutte contre la transmission du virus ». En clair, ces revêtements ne se suffisent pas à eux-mêmes et doivent donc faire l’objet des opérations de nettoyage de surface classiquement préconisées. Inutile donc, voir même contreproductif.

Les purificateurs d’air fortement déconseillés

Seuls les purificateurs d’air équipés de filtres Hepa de classe minimale H13 (selon la norme EN 1822-1) peuvent diminuer la concentration de virus susceptibles d’être présents dans l’air. Dans tous les cas, ils ne peuvent se substituer aux apports d’air extérieur définis par le Code du travail. L’INRS déconseille fortement de choisir des appareils utilisant un traitement physico-chimique de l’air (catalyse, photocatalyse, plasma, ozonation, charbons actifs…). Non seulement leur efficacité vis-à-vis des virus n’est pas prouvée mais suite à une dégradation de polluants parfois incomplète, ils peuvent impacter négativement la qualité de l’air intérieur.

Désinfection par UV et ozone gazeux

Les lampes dites « germicides », rayonnement UV-C sont largement utilisées en milieu hospitalier, dans les laboratoires mais aussi pour le traitement de l’air, de l’eau ainsi que dans l’industrie agroalimentaire. Néanmoins, ces lampes couplées à certains produits de désinfection, comme les produits chlorés, peuvent provoquer des radiations sur les personnes qui les manipulent. Quant à l’utilisation de l’ozone gazeux en tant que biocide, l’INRS rappelle que l’ozone est un gaz irritant pour la peau et surtout les yeux et les muqueuses. Actuellement, les sociétés qui proposent le recours à des générateurs d’ozone pour la désinfection des locaux génèrent des concentrations en ozone jusqu’à plus de 100 fois supérieures à la VLEP journalière. Au regard des risques encourus, l’INRS incite donc les entreprises à substituer ces deux procédés par d’autres dispositifs moins dangereux.