Aurélie Boileau, vice-présidente de la FEP et présidente de la commission Égalité professionnelle de la FEP, et Christine Balnat, coprésidente de la délégation patronale et négociatrice, Philippe Jouanny, président de la FEP, et François Leroux, président du Fare Propreté, reviennent sur la signature de l'accord de branche sur l'égalité professionnelle femmes/hommes.

Quelle est aujourd’hui la place des femmes et des hommes dans le secteur de la propreté ?

Aurélie Boileau : La branche Propreté et services associés est caractérisée par une forte féminisation des emplois (65 %). La répartition femmes/hommes diffère selon le niveau de classification : les femmes sont très majoritaires sur les postes d’agents de service, d’employés et de maîtrise administrative. Les postes de chefs d’équipe sont répartis à parts égales. L ; les hommes sont majoritaires sur les postes de maîtrise d’exploitation et de cadres. Les écarts tendent néanmoins à se réduire dans certaines catégories socioprofessionnelles (CSP) notamment les postes d’agents de service (71 % en 2018 contre 76 % en 2012), de maîtrise d’exploitation (48 % de femmes en 2018 contre 37 % en 2012). Soulignons également que 28 % des entreprises de propreté sont dirigées par des femmes. Au regard de ce diagnostic, il nous apparaît important de poursuivre nos efforts en faveur de l’égalité professionnelle des femmes et des hommes dans le secteur.

Quels sont les principaux engagements issus du nouvel accord du 18 février sur l’égalité professionnelle dans le secteur ?

Christine Balnat : Cet accord illustre la volonté des partenaires sociaux de la branche (FEP, SNPRO, CGT, FO, CFTC) de poursuivre leur engagement en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes en définissant de nouveaux objectifs de progression accompagnés d’actions sur les thèmes suivants : lutte contre les discriminations, lutte contre les violences sexuelles et sexistes, mixité professionnelle, accès à l’emploi, formation, évolution professionnelle, rémunération, conditions de travail dont le temps de travail et la santé au travail, conciliation vie privée/vie professionnelle. Parmi ces objectifs, on peut souligner celui portant sur l’augmentation de la part des femmes dans les fonctions d’encadrement où elles sont actuellement sous-représentées. En outre, afin de susciter des candidatures à la fois internes et externes sur les postes déséquilibrés, un certain nombre d’actions seront développées (plan de communication sur les métiers, sensibilisation/formation des acteurs de l’entreprise, développement de partenariats...).

Quels sont les outils à la disposition des entreprises ?

François Leroux : L’accord valorise les moyens permettant d’atteindre cet équilibre au sein de la branche avec un panel d’outils, mis en place grâce à la cotisation patronale (de 0,15 % de la masse salariale) au Fare Propreté, destinés à accompagner les entreprises et à les guider dans leur politique d’égalité professionnelle. Un autodiagnostic, un parcours de formations à distance spécifique, ainsi que tout un volet d’e-learning sur la prévention de la discrimination, sont proposés aux entreprises pour les aider à progresser sur la question. Également, pour atteindre l’égalité salariale, la branche a mis en place la boîte à outils sur l’index égalité professionnelle. Enfin, pour lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes, il existe des dispositifs spécifiques à destination des référents d’entreprises (formations, kit de communication et guide). Si la propreté n’est pas davantage concernée qu’un autre secteur professionnel, notre devoir est d’outiller les entreprises pour les aider à prévenir ces agissements et accompagner les chefs d’entreprise et les salariés.

Quelle est l’ambition de la branche sur le sujet ?

Philippe Jouanny : Si chaque pas doit être un but, celui de notre branche est de continuer à aller crescendo pour changer durablement l’image de la profession, de continuer d’offrir aux femmes la place méritée qui leur revient, et de renforcer l’attractivité de nos métiers plus que jamais essentiels et utiles à tous, particulièrement en cette période de crise sanitaire. La mise en valeur des femmes et des hommes dans la branche contribue à cette attractivité. L’accord ainsi signé illustre les efforts de nos entreprises en la matière en impulsant une réelle dynamique, et s’inscrit pleinement dans la stratégie RSE dans laquelle la branche est engagée depuis plus de dix ans. Cet engagement irriguera aussi les gouvernances de notre Fédération au travers des Chartes nationales et régionales visant, elles aussi, à proposer aux femmes dirigeantes la reconnaissance qui leur revient.