picture A travers ses achats, la société (ou organisation) cherche à favoriser au niveau social...

En matière d'achats responsables, 94 % des organisations placent en tête le respect des valeurs sociales et sociétales et la réduction des risques environnementaux, selon la 10e édition du baromètre réalisé par ObsAR et Opinion Way.

Les achats responsables sont aujourd'hui décrits comme une réalité pour 90 % des acheteurs. Ils sont présentés comme un enjeu majeur par les directions générales, sont intégrés dans les stratégies RSE des entreprises et administrations et font partie intégrante des processus de maîtrise des risques. Si la plupart des freins sont en régression, 2018 a vu la remontée d’objectifs contradictoires entre une approche responsable et une réduction directe des coûts. C’est ce que montre la dernière édition du Baromètre des achats responsables – Opinion Way pour l’ObsAR*.

Une gouvernance construite

L’édition 2019, dixième opus du baromètre, indique que la démarche des achats responsables est ancrée dans les organisations « sans repli conjoncturel ». L’approfondissement de cette politique est devenu une priorité pour 48 % des répondants. « La gouvernance achats responsables est désormais construite (pilotage mis en place pour 84 % des répondants), validée par les directions générales (87 %) et diffusée en interne (84 %) et en externe (77 %) », commente Pierre Pelouzet, président de l’ObsAR.

Objectifs contradictoires

L’ensemble des composantes de la démarche achats responsables sont jugées importantes voire très importantes. L’environnement, la vigilance fournisseurs et la responsabilité sociétale progressent d’au moins 10 points. En matière environnementale, l'objectif principal reste de diminuer ses consommations. En seconde position, celui d'allonger la durée de vie des produits impose de mettre en place des actions de fond : celles qui nécessitent de collaborer avec ses fournisseurs ou parties prenantes internes (repenser ses process, recycler…).

Mais l'année 2018 a été marquée par un retour de l'action à court terme, notamment au détriment des PME. « On observe un allongement des délais de paiement des entreprises de plus de 250 salariés, qui même en restant dans les délais légaux amènent leurs fournisseurs à ne plus pouvoir régler à moins de 60 jours », explique Annie Sorel, vice-présidente de l’ObsAR. 58 % des répondants (en baisse de 4 points) affirment mettre en place des actions pour réduire le délai de paiement des fournisseurs.

Prise en compte du coût global

« Même si la prise en compte du coût global des produits se développe légèrement, son appréhension reste un sujet complexe à maîtriser, poursuit Annie Sorel. Les acheteurs restent très focalisés sur les coûts d’acquisition. » Seuls 21 % déclarent prendre en compte systématiquement le coût global.

Sur le volet social, les organisations ont cherché de nouveau à favoriser l’emploi local (+ 10 points). Le secteur public accorde toujours une priorité à l’insertion dans l’emploi des personnes en difficulté. La lutte contre le travail dissimulé est le 3e enjeu le plus fort. Les thèmes du « travail décent » et du respect des droits de l’homme au travail deviennent une préoccupation importante notamment des grandes entreprises.

Enjeux à venir

Une organisation sur 4 déclare avoir réalisé une cartographie des risques. Dans les années à venir, une vision globale des risques (environnementaux, sociaux, réglementaires…) doit permettre de se doter des bons moyens pour les maîtriser. Un autre enjeu sera la prise en compte des coûts de fin de vie des biens et services, facteur clé pour une approche économique responsable. Le développement de l’économie circulaire et la réglementation autour des déchets et des ressources imposeront sans doute de systématiser la pratique. Les entreprises de propreté, avec l'appui de la Branche, doivent se saisir de ces enjeux et des demandes croissantes exprimées par les clients en termes de RSE.

(*) Cette étude quantitative a été réalisée en ligne auprès de 185 décisionnaires déjà sensibilisés en matière d’achats responsables entre le 23 octobre et le 7 décembre 2018. Il ne s'agit pas d'un échantillon national représentatif de l'ensemble des entreprises françaises. Les contacts sont issus des fichiers de l’ObsAR et de ses partenaires : 71 % du secteur privé et 26 % du secteur public.